Uruffe a perdu les traces de son passé, du moins en apparence, car nous verrons plus loin lors de la visite du village, les vestiges disséminés que l'on peut encore voir, ainsi qu'une demeure seigneuriale .
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  La vie d'autrefois dans notre village.

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Le village d'uruffe a une étymologie qui souleva à plusieurs reprises, des controverses nombreuses et variées.

Pour l'abbé PETITGAND, Uruffe viendrait du mot Aroffe, nom du ruisseaux qui traverse la localité. Sur une très anciennes carte, le curé du village aurait vu le mot «Uruffe» écrit Reiff que l'on prononçait Riff, suivant disait-il la méthode Allemande ; mais selon cet auteur il fallait y voir plutôt un dérivé du mot latin ripa (rive) ou de ruppes (roches).

Enfin dernière explication, Uruffe pourrait encore venir de Araffe, nom d'une espèce de bœufs sauvages, alors très répandue dans nos forêts.

Mais depuis environ trente ans, ces explications ont été réfutées et la thèse de Dauzat prédomine : Uruffe qui s'appelle Rufiae en 707 et Uruffiae en 1402, proviendrait du nom d'homme latin Rufius, altéré sous l'influence du nom d'homme, germanique Urolf.

Contrairement à d'autres villages, Uruffe est très souvent cité, dans des documents au cours des siècles. Toujours attaché aux questions juridiques, Henri Lepage dans «les communes de la Meurthe» en donne tous les détails.

Au XV ème siècle, il était donc notoire que ce village était pauvre et c'est peut-être de cette époque que date le dicton en patois, rapporté de nos jours par les derniers patoisants : «Et Yeureuffe, l'diable y creuffe » ; « A Uruffe, le diable y crève». A Mont-l'Étroit, situé au sud-est, on disait : « Jemais bon vot, ni boune gens, n'on soute fu d'Ereuffe » ; « Jamais bon vent, ni bonnes gens ne sont venus d'Uruffe ! ». Dans ce dernier dicton, nos paysans sous-entendent le vent du Nord, toujours si craint dans nos campagnes.

 

Le partage des bancs de l'église


L'Église primitive était située dans le cimetière actuel. Dans la seconde moitié du XVIII ème siècle, elle s'avéra trop petite, et par suite de la perturbation que pouvait causer pendant les offices, une foule qui se disputait les bancs, le curé Husson avait pris l'initiative de procéder à un partage des places assises dans l'édifice religieux. Cette décision fut prise en décembre 1766, et un compte rendu, avec précisions pour l'avenir fut rédigé.

Le soucis de la municipalité à la construction de l'église
La possibilité d'une extension de l'Église, puis la démolition et la construction de l'édifice actuel, ont occupé pratiquement les trois quarts du XIX ème siècle.

Mais auparavant, il fallait déjà songer à trouver une maison pour le curé et le village était privé d'instituteur, faute de logement. En 1804 (20 fructidor de l'an XII), la commune procède à une vente de bois, pour couvrir le tout et l'achat d'une maison se réalise, sur proposition du sieur Petibien. Cependant, pour l'église, on est toujours à l'étude (1809), mais cette fois, les plans sont dressés et grâce à eux (archives départementales), on peut imaginer l'église précédente, extérieur et intérieur. Elle était semblable avec sa tour romane et sa nef modifiée au XVI ème, à celles que les XII ème et XIII ème nous ont laissés, comme Barisey-la-Côte ou de Bagneux.

 

Mais on se rend bientôt à l'évidence ; les projets d'agrandissement sont abandonnés et la décision est prise en 1825, on construira cette fois, au centre du pays, une nouvelle église. Trente ans plus tard, rien n'est encore entrepris. On connaît seulement le devis qui est de 35.600 Francs. C'est l'entreprise Parisot de Seicheprey, qui assura la construction. La démolition se fera par les habitants et les matériaux qui seront jugé susceptibles de réemploi seront également aux frais ou par les soins de la commune, transportés sur les lieux, ainsi que les fouilles de fondation et le transport des déblais en excès. On retrouve ici la coutume qui veut que les habitants, s'ils ne paient leur quote-part, participent matériellement aux travaux.

Les images et les textes de cette page sont extrait du livre « Histoire méconnue de nos villages TOULOIS » de Bernard PERRIN


Le gros œuvre ira vite car dès mai 1857, Parisot demande le paiement d'un premier acompte de 8900F soit 25% du total, puis en juin, un second versement identique, mais la commune se fait un peu tirer l'oreille. Le blanchiment est décidé en août 1858 car la bénédiction est prévu en octobre . La tour n'est pas achevée que déjà la toiture s'avère défectueuse, car tuiles de récupération. Il semble d'ailleurs que la commune se désintéresse totalement de l'affaire, car en 1886, l'évêque écrit au préfet, pour qu'il intervienne auprès du maire, vu l'urgence due aux dégradations.

La vie était rude pour les habitants, les bûcherons dès la fonte des neiges quittent avec femme et enfants le petit logis d'Uruffe pour s'installer en plein bois, sur les lieux mêmes du travail. Plusieurs semaines avant les hommes partaient préparer le terrain et la cabane de bois et de terre d'argile. La toiture est constituée par des cartons goudronnés, plaqués par des bois. Une photo prise par le photographe de Foug sur la demande du garde forestier, ce document exceptionnel est visible ci-dessous.

Devant la maison de gauche à droite, Michel Dourche, Joséphine et Louis Bausmeyer, Charles Laurent et le garde forestier. Au premier plan les quatre enfants.

Avant 1914, les absences scolaires furent parfois très nombreuses, surtout au moment des récoltes. les enfants travaillaient, sciaient le bois, le coupaient a la serpe. Il ramassaient le bois pour faire des fagots d'allume et rien ne devait traîner dans la coupe. Et puis il y eut la guerre...

Extrait de l'annuaire de 1840


URUFFE ( par corruption ERUFFE ) Village assez considérable de l'ancien duché de Bar, route départementale n° 18 de Vézelise à Vaucouleurs, à 42 km S.-O. de Nancy, 18 S-S-O de Toul, chef-lieu de l'arrond, 15 N-O-O de Colombey, chefs-lieux du canton. Pop : 799 hab, 80 électeurs recensés, 12 conseillers municipaux, 216 feux, nombre d'enfants 146 en hiver 40 en été, sœurs de la Doctrine Chrétienne. Surface du territoire : 1505 ha, 748 en terres labourables, 46 en près, 13 ha en vignes, 391 ha en bois. Moulins à grains, four à chaux. Lettres par Colombey les Belles.

Ancienne population en 1773:

1773 = 77 hab; en 1802 = 568 hab; 1822 = 684 hab; 170 feux.

En 1453 Édouard Conte de Bar , exempta pour toujours les habitants d'Uruffe, prévôté de Gondrecourt, de 12 deniers par conduit; cette exemption fut confirmée par Ferry de Bar, moyennant 6 gros par conduit et 3 pour les veuves. En 1463, le roi René réunit la ville d'Uruffe à la Prévôté de Foug, « comme elle était ci-devant.» Depuis la création des nouveaux bailliage, en 1751, Uruffe fut placé dans le ressort de Lamarche.

Extrait de l'annuaire de 1937


363 habit, électeurs inscr 130; 175 maisons; 135 ménages; Cabine téléphonique et lettres à Vannes le chatel Passage du facteur 9h.1/2. Ligne d'autobus Gibeaumeix, Uruffe, Toul et retour mercredi et vendredi.

Maire P.Bernard, adjoint G.Arnould, conseillers A. Fringant, Ch.Fringant, A.Multier, L.Alliot, L.Roublot, L.Martin, M.Claudel, J.Maury, R.Blondel, P.Mercier, curé Weber, Instituteur R. Bagnon , institutrice Mme Bagnon.

Aubergiste Bertaud, Allaire.Marchand de bois Ch.Fringant. Boucher charcutier Lecerf. Boulanger Michel. Bûcherons T.Bourguignon, A.Joly, H.Lamotte, E.Prud'homme. D.Lepage, J.Maury, J.Dourche, J-E.Potier, E.Bourguignon, L.Gérardin, A.Lecerf, C.Viard, A.Lepage, P.Potier. Buraliste M.Allaire, Charbonnier C.Roublot, Charpentier couvreur R.Laurent, Coiffeur Pr.Fays, N.Kremmer. Coquetier Martin. Épicier Michel, Th.Garnier. Forains H.Maljean, V.Maljean, J.Maljean. Forgeron Fringant. Hongreur E.Lecerf. Maçon P.Fays, E.Multier, P.Joly, L.Rolin. Menuisiers C.Garnier, P.Laurent, Merciers, Th.Garnier, Allaire. Peintre L.Joly. Scierie hydraulique C.Fringant. Sellier Léonard. Semences (marchand de) C.Potier. Viticulteur Ch.Dourche. Rentiers Yves Gromaire, J.François, Viry, veuve Martin, Mme V.Martin. La Taille (sur le territoire de vannes le chatel, Propriétaire Erb (tél 1 à Uruffe). Fête patronale : saint Martin.


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Date de dernière mise à jour : 07/06/2012