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France Télécom baisse ses tarifs sur les communications locales... en apparence seulement ! Selon la durée d'utilisation, le coût d'une communication peut augmenter de 40 %. Alors comme ça, France Télécom a baissé ses tarifs sur les communications locales le 5 novembre dernier. La minute passe de 0,28 à 0,22 franc (soit - 27 %) en heures pleines (8h-19h) et de 0,14 à 0,12 franc (soit - 14 %) en heures creuses (19h-8h). On pourrait penser que France Télécom est devenu, si ce n'est généreux, du moins compréhensif et cherche à se faire pardonner de la récente augmentation de 5 francs sur le coût de l'abonnement mensuel passé à 82,30 francs (si je me souviens bien, ce même abonnement coûtait moins de 40 francs en 1993...). Mais ce serait ne pas regarder plus loin que son combiné. Car la baisse des tarifs s'accompagne d'une modulation du crédit temps - mais si, vous savez, la période incompressible pendant laquelle vous payez le même prix quelle que soit la durée utilisée. Le crédit temps, donc, passe de trois minutes à... une minute. Soit l'unité de base de calcul de facturation. Autrement dit, on aurait pu croire que France Télécom supprimait cette notion de durée prépayée si cette même première minute n'était pas facturée 0,60 franc, soit largement plus chère que les minutes supplémentaires. Pour rappel, avant cette fameuse baisse, les trois minutes de crédit temps se monnayaient 0,74 franc. Et si on "s'amuse" à décomposer les coûts en fonction des durées, on obtient les résultats suivants :
Autrement dit, arrangez-vous pour téléphoner moins d'une minute (voire deux en heures creuses) ou plus de huit. Sinon, attendez-vous à voir votre facture augmenter. Ce qui risque d'être le cas puisque la majorité des communications durent moins de huit minutes. Notamment si vous vous contentez de télécharger vos e-mails à partir d'un fournisseur d'accès gratuit. Certes, l'opérateur historique justifiera sa compétitivité grâce à ses formules de réductions tarifaires et autres forfaits. Mais avant de "maîtriser sa consommation", il faudra d'abord maîtriser la stratégie marketing de France Télécom. Entre "MaLigne Locale", "Forfaits Libre Cours" ou "Libre accès", "Mon numéro préfère" et autres "Primaliste", ce n'est pas moins d'une dizaine d'offres tarifaires que propose l'opérateur. On voudrait noyer le poisson qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Bref, les cerveaux de cette honorable maison qui concoctent la grille tarifaire ont encore pris les usagers pour ce qu'ils sont : des cochons de payeurs. Vous me direz, tant qu'il n'y a pas de véritable concurrence sur la boucle locale, ils auraient tort de se gêner. D'ailleurs, ils ne se gênent pas. |
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| coût téléphonique au 27/02/2001 | coût téléphonique en décembre 2000 | |